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J'ai couru

sur des nuages en mérinos

Les grandes marques sont de plus en plus nombreuses à proposer des textiles de running fabriqués en laine. Les avantages sont nombreux par rapport aux textiles synthétiques: confort incomparable, meilleure régulation de la température et de la transpiration, pas de mauvaises odeurs... Pour les chaussures par contre, sauf erreur de notre part, seul l'autrichien Giesswein se profile avec la Wool Cross X. Ce week-end, nous l'avons mise à l'épreuve sur un parcours rapide.


Incroyable sensation en chaussant les Wool Cross X: celle de sentir ses pieds enveloppés par une confortable doublure en laine 100% mérinos. Au laçage, la sensation de confort continue. Même en enserrant le pied au maximum, pas d'écrasement des coutures sur le cou-de-pied comme c'est le cas avec des chaussures de course conventionnelles. Certes, le confort se paie sur la balance: avec 422 grammes par chaussure, la Wool Cross X est évidemment bien loin des poids plume en carbone. Si on la compare avec des chaussures de trail, la Wool Cross X se rattrape un peu sans toutefois pouvoir rivaliser avec une Salomon Speedcross 5 Gore-Tex M (330 grammes) ou avec une Saucony Peregrine 10 M (293 grammes). Restait à voir si ce seul défaut détecté allait impacter d'une manière ou d'une autre les performances fondamentales (réactivité, vitesse, accélération...). 


C'est sur un parcours rapide, long de 3.300 mètres et effectué sur des chemins de remembrement, que nous avons mis la Wool Cross X à l'épreuve. Une fois en mouvement, première impression: avec la Wool Cross X, on court sur un tapis! Les aspérités du sol (certes réduites) ne sont absolument pas perceptibles. Par ailleurs, la chaussure donne aux pieds une incroyable stabilité. En accélérant et en tentant de courir en médio-pied plutôt qu'en attaque talon, la partie arrière de la semelle de la Wool Cross X donne l'impression de toucher le sol en même temps que la partie avant de la chaussure. Assez logique en raison du drop de 10 mm mesuré sur notre paire de Wool Cross X. La semelle offre une accroche bien marquée qui confirme son statut de chaussure de trail, bien efficace en montagne ou dans des bois. Néanmoins, cette particularité ne s'est jamais révélée gênante malgré un parcours test intégralement réalisé sur asphalte. Un nouveau bon point, donc.

Produite en Amérique du sud dans le respect des animaux (0% mulesing) et traitée au Tyrol dans l'usine de Giesswein, la laine fait bien le job: comme il s'agit de mérinos (la plus fine qui existe), le confort est absolu. Par ailleurs, à l'issue de ce test effectué en résistance, aucune sensation de moiteur, aucune trace d'humidité dans les chaussures, malgré une température ambiante de 15 degrés. Le pouvoir thermorégulateur de la laine est donc bien réel. Seule ombre au tableau: même avec des chaussettes, des ampoules peuvent apparaître à cause du contrefort de la chaussure. Pour être honnête, avouons qu'à l'exception des modèles supérieurs de notre marque fétiche Adidas, ce phénomène se présente souvent avec des paires neuves. Comme à chaque fois, il est donc conseillé de porter les chaussures quelques temps avant de les enfiler pour une compétition.


Alors, oui, les Wool Cross X sont un peu lourdes. Oui, elles sont plus volumineuses (en particulier sur le cou-de-pied) que des chaussures taillées pour la vitesse, mais vous l'aurez compris, la cible poursuivie par l'autrichien Giesswein n'est pas celle des Ethiopiens qui s'alignent sur un 5k ou sur un 10k pour "faire un temps". L'idée est plutôt de permettre aux coureurs adeptes du trail ou de la course sur terrains accidentés de le faire sans compromis au niveau du confort et de la stabilité, mais aussi d'offrir des chaussures que l'on pourra entretenir facilement (les Wool Cross X peuvent être lavées en machine à 30 °C) et qui contiennent -pour une partie non-négligeable- des matériaux naturels.


Pour plus d'infos à ce sujet, consultez le site de Giesswein